Mon parcours PMA

La PMA est long combat pour la plus belle des victoires!

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A 24 ans, après quelques mois d’essais bébé où il ne se passe rien, je décide de prendre rendez-vous avec ma gynécologue. Je souhaite faire un point avec elle sur la situation.
De son point de vue, je suis jeune, en bonne santé et pas en surpoids. Elle ne comprend donc pas pourquoi cela ne fonctionne pas. Elle me prescrit alors plusieurs analyses de sang, espérant pouvoir comprendre ce qui pourrait bloquer. Ensuite on pourra envisager un parcours PMA.

La cause de mon infertilité

C’est parti pour effectuer différents examens médicaux et différentes prises de sang. Les premiers résultats tombent, réserve ovarienne basse et AMH en dessous du taux minimum attendu.

Rien d’alarmant pour le moment. Elle me conseille de prendre contact avec le centre PMA le plus proche. En effet, les délais sont longs pour commencer le parcours.
Je n’avais jamais entendu parler de cette réserve ovarienne, ni de ce taux AMH. J’ai un peu de mal à comprendre ce qu’on m’explique. Ce que je ne sais pas encore, c’est que ce n’est que le début des interrogations et des incompréhensions. 

Le début de la PMA

Je prends alors contact avec le centre le plus proche de chez moi qui se trouve à Toulouse. Nous voilà plongés dans le grand bain de la PMA. A 25ans, j’enchaîne les examens médicaux et j’ai l’impression, qu’ils ne finiront jamais. Plusieurs rendez-vous à prendre, avec des médecins différents à chaque fois (Gynécologue, sage-femme, biologiste, anesthésiste) . Une attente interminable entre chaque rendez-vous qui laisse souvent place à une période de flou, de doutes et d’inquiétudes.

Il se passe un peu plus d’un an entre notre premier rendez-vous au centre et notre premier protocole de FIV ICSI.
Pendant ce parcours du combattant puis ensuite avec ce protocole, je me sens complètement perdue et démunie. Je ressens un manque d’humanité et d’empathie.
J’ai la sensation de n’être qu’un simple numéro, le rythme est intense pour les médecins. Nous sommes nombreux à effectuer ce parcours, à se croiser dans les couloirs de l’hôpital, sans jamais s’adresser un mot. J’observe dans ces salles d’attente toutes ces personnes qui vivent la même chose que nous. J’ai cette envie et ce besoin de parler à ces gens qui sont dans ce même combat pour donner la vie. Pourtant, il ne se passe rien.

La première tentative de FIV

Après un peu plus d’un an, me voilà, à cette première étape cruciale de ce parcours : la ponction.
Mélange de joie, d’appréhension et de stress.  Sans savoir à quoi m’attendre, je me demande comment ça va se passer. J’ai ce sentiment de toucher au but après toutes ces piqûres, tous ces contrôles pendant le protocole. Le rythme de ce parcours est intense. Je me suis sentie dépossédée de mon corps, en me retrouvant nue tous les 2 jours face à des médecins toujours différents. On y est, c’est le moment.

Je me rappel de ce médecin qui m’a dit le jour de notre ponction « Vous avez bien fait de vous y prendre tôt, car avec vos taux et votre réserve ovarienne, dans deux ans ça aurait bien plus difficile ».

Cette phrase fera écho encore longtemps après.

Le souvenir de cette première ponction restera très négatif, pour ma part, une très mauvaise expérience.
Elle s’est faite en anesthésie locale, j’ai eu des douleurs atroces pendant tout l’acte, et des larmes silencieuses. Je me rappellerais toujours (et la remercie encore) cette aide-soignante tombée du ciel. Elle était d’une douceur et compassion folle. Elle me caressa le visage et me chuchota des mots réconfortant dans le but de me donner du courage et me soulager pendant tout l’examen.
J’ai eu de grosses douleurs encore après l’examen et elles ont continuées pendant une semaine.

Mon premier transfert

Deux jours après cette ponction, nous avons le transfert d’un embryon J2 et trois embryons ont aussi pu être congelés.
Le transfert se passe bien, malgré les douleurs toujours présentes. Cette sensation après est inexplicable, même si ce n’est qu’un tout petit embryon. Le fait de pouvoir apercevoir à l’écran, où il a été positionné, rend l’acte tellement puissant !
C’est notre bébé qui vient d’être déposé dans mon « ventre ». L’amour naît directement pour lui, il est au chaud, et l’espoir que cela fonctionne est décuplé.

Les trois premiers échecs

Quinze jours plus tard, c’est la première désillusion. Premier échec et pas le temps de le digérer, de le comprendre, qu’on pense à la suite. Le prochain essai est directement programmé. On arrive rapidement au début du protocole suivant avec le transfert d’un embryon congelé.
Malheureusement, ce scénario d’échec se reproduira encore deux fois (1 embryon n’a pas survécu à la décongélation).

Le dernier rendez-vous avec le médecin afin de faire le dernier bilan, c’est soldé par ces propos : « On ne comprends pas, vous êtes jeunes, en bonne santé, pas de surpoids, ça aurait dû fonctionner. Vous fumez ? » je réponds alors positivement à cette question. Elle me dit alors « ah voilà, c’est donc pour cela que ça ne fonctionne pas ».
J’ai été très en colère qu’elle prenne le tabagisme pour la seule cause de ces échecs. Bien sûr je suis consciente que cela n’aide pas. J’ai arrêté plusieurs mois pour les deux premiers essais mais avec l’accumulation j’ai repris. Etre sur tous les fronts en même temps est trop difficile pour moi.
J’ai eu une grosse vague de culpabilité. Si cela ne fonctionne pas, c’est entièrement de ma faute car je n’ai pas réussi à tenir l’arrêt du tabac. J’ai eu beaucoup de mal à l’accepter et à enlever ce sentiment d’être responsable de nos échecs.

Après cela, j’ai eu le besoin de faire « une pause », j’étais encore « traumatisée » de la ponction, physiquement et moralement épuisée. J’avais besoin de retrouver mon corps, de me reconstruire. Pendant quelque temps, je ne voulais plus programmer ma vie sur les protocoles de FIV.
Ce temps et le manque de communication sur nos ressentis, nos émotions vis-à-vis de tout ce qu’on avait vécu ces derniers mois ont mis fin à notre couple.

Les annonces de grossesses…

Pendant toute cette période “d’essais bébé” et ensuite de parcours PMA, cela a été particulièrement difficile et éprouvant. En effet, constater toutes ces grossesses autour de moi, sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit était douloureux. J’étais heureuse pour les personnes qui connaissaient cette joie. Pourtant au fond de moi c’était comme si je prenais un coup de poignard dans le cœur. J’étais envahie de tristesse. Et toujours cette même question « pourquoi pas moi/nous ? ». Je ne vous parle pas de ce sentiment à l’annonce de la seconde grossesse alors que nous n’avons toujours pas réussi à en faire un …
J’ai beaucoup compté pendant un temps, le nombre de personnes proches ou moins proches qui sont tombés enceinte depuis le début de nos essais. J’ai arrêté au bout d’une quarantaine de personnes car j’ai compris que ça me desservait plus qu’autre chose. Ca ne m’aidait absolument pas à aller mieux ou à mieux vivre ces grossesses, bien au contraire.
Je me suis éloigné de personnes très proches pendant leur grossesse. Parfois pendant les premiers mois de l’enfant car c’était une douleur insupportable pour moi. Malgré tout l’amour que je pouvais leur porter, je n’arrivais pas à gérer ces émotions. Je m’en voulais de réagir de cette manière et d’avoir ce ressenti.

Face à l’incompréhension et la solitude

J’ai détesté profondément toutes ces personnes qui, partant d’un bon sentiment m’ont dit : « mais ne t’inquiète pas ça va bien se passer », « ça va fonctionner, il n’y a pas de raison » ou tout autre chose de ce type. Je n’avais qu’une envie c’était de leur hurler de se taire. C’est bien les dernières choses à dire à des personnes en parcours PMA! Non ce n’est pas facile et non ça ne va pas.

Je me suis sentie seule, pas soutenue, incomprise à de nombreux moments. J’étais épuisée physiquement et moralement par le protocole, toute cette attente, cette pression, ce stress, ces échecs. Je ressentais des montagnes russes émotionnelles.

J’avais énormément de colère, de tristesse et de frustration. J’en voulais à la terre entière et à la vie de me faire encore vivre une telle épreuve. Je me suis demandée de nombreuses fois ce que j’avais fait ou ne pas faire pour mériter ça. J’ai perdu l’espoir de devenir mère un jour. Je ne me suis pas sentie à la hauteur. Je me suis détestée et j’ai détestée ce corps qui ne porte toujours pas la vie.

Le bilan

Quelques mois après cette séparation, la phrase de ce médecin « Vous avez bien fait de vous y prendre tôt car avec vos taux et votre réserve ovarienne, dans deux ans ça aurait bien plus difficile » résonne encore. Je demande donc à ma nouvelle gynécologue, spécialisée dans l’infertilité, de me prescrire une nouvelle prise de sang afin de voir l’évolution de mon AMH.
Me voilà donc deux ans plus tard à refaire ces examens, seule. J’ai été prise de panique à la réception des résultats. Mon taux à quasiment diminué de moitié. Je décide alors de reprendre contact avec elle, afin de me renseigner sur les démarches de congélation d’ovocytes.

Une merveilleuse rencontre

Quelques mois plus tard, alors que j’effectuais les démarches et examens nécessaires afin de procéder à la congélation des ovocytes, j’ai rencontré mon compagnon.
Je n’ai pas mis longtemps à lui parler de tout ça, des difficultés pour avoir un enfant, du parcours PMA, et de mes démarches pour conserver mes ovocytes.
Il était impensable pour moi de ne pas lui en parler rapidement, de ne pas embellir les choses et qu’il soit conscient de ce que ça pourrait engager aussi pour lui, si un jour, nous souhaitions un enfant.
Nous avons évoqué tous ces sujets très tôt dans notre relation, afin d’établir une base solide pour notre couple.

Je n’ai jamais eu honte de parler de ce parcours et de toutes les difficultés que cela peut engendrer.

Nouvelle déception

Quelques temps ont passé et la gynécologue m’a demandé de refaire la prise de sang qui contient mon taux AMH, afin de pouvoir mettre un dossier à jour pour la conservation de mes ovocytes.
J’ai encore une nouvelle fois très mal vécu la réception de ces résultats. Mes taux avaient encore beaucoup diminué. J’étais passé sous le fameux seuil dont on m’avait tant parlé des 1ng/ml d’AMH.
La grosse différence avec les anciens résultats, c’est que cette fois, je n’étais plus seule. J’avais une personne à mes côtés qui me soutenait et qui continuait à me donner de l’espoir autant que possible.

Nouvelle décision

Suite à ces résultats, ma gynécologue nous a conseillé, si nous étions prêts, d’entamer directement un protocole FIV. Nous prenions un risque de voir notre dossier refusé pour une FIV si mon taux continuait à diminuer ainsi. Plus nous attendions et plus ma réserve ovarienne diminuait.

C’était précipité pour nous, mais après de longues discussions, nous étions prêts. Nous avions tous les deux envies de fonder notre famille ensemble. Je ne me voyais pas faire un protocole entier et m’arrêter à la ponction afin de congeler mes ovocytes avec lui à mes côtés. Nous ne voulions pas prendre le risque d’attendre et ne plus avoir par la suite cette possibilité.

Notre FIV, FIV numéro 1

C’est donc décidé, nous sommes prêts pour commencer les démarches et effectuer une fécondation in vitro. Ma gynécologue est affiliée au centre de Montpellier. Nous avons entendu beaucoup de bien de ce centre. Pour nous ce sera plus simple car pendant la stimulation nous pourrons effectuer tous les contrôles avec elle, et aller sur Montpellier uniquement pour la ponction et le transfert.

Presqu’un an est passé depuis cette décision. Après les batteries d’examens, les différents rendez-vous au centre, nous démarrons enfin notre tentative.
Nous avons encore une fois ressentis ce manque d’empathie et d’humanité. Nous avons ce sentiment de n’être qu’un simple numéro dans ce parcours si difficile, qui pourtant nous mène à la plus belle des rencontres.

Notre protocole

Le protocole  et la stimulation se sont bien passés, même si, le corps est mis à rude épreuve. Les piqûres peuvent être douloureuses et dans mon cas ( avec l’endométriose). Les effets physiques se font vite ressentir, ventre extrêmement gonflé, douleurs ovariennes très présentes.
Psychologiquement, ce qui a été difficile c’est ce corps qui change, se ventre qui gonfle. Il est tellement gonflé qu’il ressemble à un ventre de femme enceinte. Ce reflet dans le miroir qui fait rêver et qui fait si mal en même temps!

L’étape de la ponction

J’ai eu le choix pour cette ponction entre une anesthésie locale ou une anesthésie générale. Vous comprendrez que je n’ai pas hésité longtemps. Entre les souvenirs de la première ponction et les douleurs causées par la stimulation, j’ai opté pour l’anesthésie générale.
Cette ponction s’est bien déroulée, 7 ovocytes ont été prélevés. Les douleurs au réveil étaient peu présentes, mais elles se sont par contre bien manifestées dès le lendemain. La position assise était impossible pendant quelques jours et il m’a fallu une dizaine de jours pour m’en remettre.

L’attente

Après cette ponction, place à cinq longs jours d’attente pour savoir si mes ovocytes ont pu être fécondés. Bien entendu, des milliards de questions dans nos têtes, et différents scénarios imaginés…
Notre rendez-vous pour le transfert est confirmé. Il s’agit d’un J5 de parfaite qualité. Il reste 5 autres embryons qu’ils veulent poussés jusqu’à J6 avant de voir s’ils les congèlent.
Nous devons attendre de recevoir le compte rendu de cette tentative par courrier (environ une semaine). Nous saurons alors, si nous avons des embryons qui ont pu être congelés. Le transfert s’est bien passé malgré quelques petites douleurs.
Nous faisons notre trajet retour à trois avec notre petit brybry bien au chaud.

Ma préparation pour cette tentative

J’ai préparé cette tentative, avec des séances d’hypnose qui m’ont permis de vivre plus sereinement ce protocole. J’ai pu gérer mon stresse, ne plus avoir de colère, visualiser cet embryon. J’ai effectué des massages fertilités et des séances d’ostéopathie afin de manipuler et détendre mon ventre qui était excessivement dur. J’ai également beaucoup écrit, à ce petit bébé que nous rêvons d’avoir.

Le résultat

La veille de mon anniversaire, nous avions la fameuse prise de sang. Double stress ce jour-là, forcément pour le résultat mais aussi parce que nous n’avions toujours pas reçu notre compte-rendu de tentative. Nous ne savons toujours pas si nous avons des embryons congelés.

Nouvel échec

Résultat négatif pour cette fois. Beaucoup de tristesse, nous en parlons, nous communiquons sur nos ressentis. Cela nous aide à accepter que ce n’est pas pour cette fois.
J’ai dû insister auprès du centre pour qu’on nous dise si nous avions de quoi effectuer un transfert d’embryons congelés. Deuxième coup de massue, aucun des cinq embryons n’avaient les qualités pour être congelés. Il faut se faire à l’idée de recommencer à zéro.

On n’arrive toujours pas à nous expliquer pourquoi cet embryon ne s’est pas accroché. Il avait toutes les qualités requises, et encore une fois, j’ai eu droit à la fameuse question « vous fumer ? » mais cette fois j’ai pu répondre non, j’ai arrêté. Ils ne pourront pas utiliser ce prétexte !

C’est alors repartie pour de l’attente. Attendre les rendez-vous, attendre le passage en commission de notre dossier. Attendre qu’on nous appel, attendre qu’on nous reprogramme. Attendre…

J’ai pris le temps d’accepter.

Comment l’hypnose m’a aidé?

L’hypnose a été d’une grande aide pour me préparer tout au long de mon protocole. Elle m’a aidé à préparer mon corps aux piqûres, à soulager la pression des examens de contrôle, à soulager les douleurs liées aux traitements, et à me préparer mentalement à revivre une ponction puis à gérer l’attente post transfert jusqu’au résultat.
Elle m’a aussi permis de m’apaiser, de prendre du recule sur la situation, accepter et libérer des pensées négatives liées à notre échec.

FIV 2, on arrive !

Nous aurons un nouveau protocole pour notre prochaine tentative. Ce sera un protocole antagoniste long pour essayer d’augmenter mon nombre d’ovocytes à ponctionner. J’aurai des antibiotiques directement dans la perfusion le jour de la ponction. Cela permettra de soulager mes ovaires des inflammations causés par l’endométriose présente.

Je n’ai pas pour l’instant de Happy end à vous écrire à la fin de ce récit. Nous ne perdons pas espoir, bien au contraire. Notre prochaine tentative sera en Janvier 2023 et j’espère pouvoir la partager avec vous.
Massage fertilité déjà programmé, soin énergétique « accueillir la vie » effectué début décembre afin de préparer mon corps. Des séances d’hypnose sont en cours. Décembre sera sous le signe de l’amour de soi.

Fiv 2, 2023, cette fois sera la bonne !

Agir sur mon parcours PMA

Il est possible grâce à l’hypnose de vivre votre parcours PMA de façon plus sereine. Vous pourrez vous préparer physiquement et psychologiquement pour la suite. Il sera possible de vous apaiser, d’accepter, de vous rebooster et de préparer l’après PMA dans les meilleures conditions!

C’est un long parcours qui met à rude épreuve notre corps, notre mental et parfois notre couple.

N’oubliez pas Mesdames, Messieurs, Vous êtes des putains de WARRIOR !!!

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